publié par Caroline Eddy, le 27 novembre 2023
Un bon moyen de faire le buzz
Je vois que plein de comptes insta, tiktok etc… font le buzz autour de cette idée reçue : il existe des mots B2, des mots C1, des mots C2. Et bien c’est faux !
Alors c’est sûr, ça fait des clics, ça fait des vues, ça fait des likes, mais en réalité, c’est tout simplement faux. Il n’y a pas de mots spécifiques d’un niveau. Ce n’est pas ça le CECRL ! (n’hésitez pas à consulter mon article sur le CECRL pour en apprendre plus).
Le CECRL et les attentes en vocabulaire
Le CECRL définit les attentes de chaque niveau du A1 au C2 dans les différentes compétences langagières et il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de « compétence vocabulaire ». Les compétences sont des sphères d’utilisation d’une langue : à l’écrit, à l’oral, en compréhension… Le vocabulaire s’utilise dans chacune de ces sphères et personne n’a jamais attribué un niveau à un mot.
Le CECRL est utilisé et utilisable pour toutes les langues. Ainsi, pour mieux comprendre, comparez avec le français et l’utilisation que vous en faites quotidiennement. En tant que natifs, vous êtes théoriquement C2. Y a-t-il des mots sur lesquels vous faites l’impasse, parce que vous êtes C2 et que le mot en question est A2 ? Absolument pas. L’utilisateur C2 se démarque car : il connaît un grand nombre de mots et leurs synonymes, il a un style adapté à son interlocuteur (familier pour des amis, soutenu lorsque c’est approprié), il peut naviguer sereinement en grammaire, il maîtrise les énoncés complexes et SURTOUT, parce qu’il est C2, il est spécialiste dans un ou plusieurs domaines dont il peut parler avec aisance (tout le monde ne doit pas, pour être C2, être spécialiste de physique nucléaire ou de botanique – la spécialité se retrouve souvent dans le domaine professionnel et les domaines d’intérêt personnel). L’utilisateur C2, parce qu’il maîtrise la langue, peut comprendre, même lorsqu’il ne s’agit pas de son domaine. Certes, il ne comprendra pas tout mais il saura utiliser la déduction et tirer un sens général de ce qui est dit : un peu comme quand on va à une conférence sur un sujet qui nous intéresse mais dont on n’est pas spécialiste. D’ailleurs, cet aspect fait la différence entre un utilisateur B2 et C1 : l’utilisateur B2 s’arrêtera aux mots qu’il ne connaît pas et n’aura pas de capacité à s’adapter tandis que l’utilisateur C1 commencera à comprendre et sa capacité de compréhension deviendra fine au C2 (on parle toujours, ici, des conférences dont on n’est pas spécialiste).
En faisant confiance à ces comptes de réseaux sociaux qui vous vendent des niveaux de vocabulaire, vous appauvrissez votre anglais car vous le rendez moins naturel ! Pour accéder au niveau C du CECRL, vous devez surtout naviguer sereinement, sans hésitations (autres que celles que l’on aurait aussi dans notre langue maternelle), et savoir utiliser des tournures plus ou moins soutenues au moment opportun.
Et du coup, comment savoir où j’en suis ?
Comment voir qu’on progresse vers le C ? En compréhension écrite, les articles plus denses et indigestes du New York Times sont moins difficiles à comprendre. Au niveau C2, vous pourriez même faire du NY Times votre source de prédilection. Au B2 et en début de C1, les articles de médias plus accessibles en termes de style et de vocabulaires sont généralement ceux vers lesquels vous vous tournez. L’utilisateur C1 choisira le New York Times pour enrichir son vocabulaire et s’exercer puis progresser. En CO, au niveau C, vous regardez un film ou une série sans sous-titres avec plaisir. Regarder une vidéo n’est plus une épreuve et vous avez accès au sens sans effort. Les émissions de divertissement (les late night shows, morning shows etc…) ne vous posent aucun problème. En compréhension et expression orale, les conversations téléphoniques ne posent plus de problème (même si elle ne sont pas plus agréables que dans votre langue maternelle si vous ne les affectionnez pas particulièrement) et toute parole sans image (ex : radio) devient plus accessible. Le niveau C1 est un niveau où vous progressez vers l’aisance d’un natif. Et nous ne parlons pas ici d’accent : on peut être C2 avec un accent étranger. Mais ça sera le sujet d’un autre article !
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